Le décès brutal de Jany NANCEY le 25/09/2012 a ébranlé notre petite communauté de modélistes vaporistes.
D’autres ne le connaissaient pas du tout. Mais son œuvre ne laissera personne indifférent.
Ce supplément lui est donc consacré.
Vous y trouverez ses constructions ferroviaires en photographies » pleine page « , avec une orientation en version » paysage « . Ceci permet de respecter au mieux le format et le cadrage de l’image. Si vous désirez imprimer, cela ne devrait pas vous poser de problème.
Par ordre vous découvrirez :
– La 140 C 287 métal nu, réalisée en guise d’épreuve libre au concours « Meilleur Ouvrier de
France », en complément de l’épreuve imposée.
– La 141 P métal nu
– La 030 Decauville (écartement 184mm)
– La BB 66150 (écartement 184 mm)
– La 130 B 285 (écartement 184 mm)
Ensuite, vous découvrirez la pièce d’ajustage mécanique réalisée par Jany Nancey lorsqu’il a concouru pour le titre de « Un des Meilleurs Ouvriers de France ». C’était son épreuve imposée. Il proposa la 140 C 287 pour l’épreuve libre.
Ce fut très haut la main qu’il remporta ce titre, dont il ne parlait jamais, suite à sa très grande modestie.
Pour la réalisation de cet ensemble, l’utilisation des machines-outils était INTERDITE ! Tout à été fait A LA MAIN, à la lime !
Différentes couleurs devaient être données à certaines pièces.
En observant longuement ce montage d’ajustage, on peut facilement en décortiquer les
différents éléments, leur assemblage, leurs fonctions. C’est ce que j’ai très modestement essayé de
faire.
140 C 287 et 141 P métal nu. Deux œuvres magistrales.
030 Decauville. Combien de kilomètres dans les bielles…? Seul Jany aurait pu nous le dire.
BB 66150 pour écartement 7 ¼. Cela ne saute pas aux yeux, mais l’on peut s’assoir dans la cabine.
Radieux, Jany pose fièrement près de sa 130 B 285 ici sur la plaque tournante du circuit de Corgirnon.
Beaucoup de lecteurs n’ont sûrement jamais assisté à une telle démonstration !
68 personnes remorquées !
A coup sûr, une démonstration de force de la 130 B 285… et de la résistance des attelages !
Voici la pièce d’ajustage mécanique qui fut
imposée à Jany Nancey lors de sa participation au
concours d’ « Un des meilleurs Ouvriers de France ».
Jany aurait pu nous expliquer en détail la réalisation de cet ensemble.
Rappelons que tout a été fait à la main, sans l’aide de machines-outils. Une belle œuvre d’ajustage.
Toutes les pièces de formes semblables sont interchangeables entre elles !
L’ensemble est composé d’une embase plate (polygone irrégulier) en forme d’amande, à 9 côtés.
On imagine déjà la difficulté de respecter et contrôler des angles parfaits et symétriques. Un léger chanfrein est effectué sur tout le bord supérieur de cette base.
On peut admirer aussi la présentation de l’état de surface en « damier », petits carrés effectués par grattage.
Le centre de cette embase est percé et reçoit un axe semblable à un Stub.
Comme pour le mandrin 3 mors d’un tour, cet axe se verra serré par 3 « targettes » qui peuvent se déplacer dans un mouvement longitudinal concentrique.
L’aspect de l’état de surface de ces « targettes » est en traits « tirés de long ».
Ces targettes possèdent une rainure inclinée(flèches rouges), qui permet leur mise en mouvement en translation par déplacement d’un pion.
Les targettes sont guidées longitudinalement par les chants de 3 hexagones, dont la présentation de la face supérieure (et sûrement inférieure) est en aspect
« traits croisés ». Rappelons que toutes les pièces identiques devaient être interchangeables entre elles.
Ces hexagones sont maintenus en place sur la base polygonale par de tous petits axes visibles
uniquement par le dessous
Un gros bouton de commande (flèche bleue) entraîne en rotation une barrette « came » qui pousse une longue barrette d’aspect bleuté. Cette barrette semble avoir une section en L. Elle est guidée par deux glissières. Les glissières sont maintenues par des axes Stub débouchant par le dessous de l’embase.
Le mouvement donné par le gros bouton se répercute ainsi sur tout l’ensemble articulé.
Les longues barrettes bleutées possèdent un axe qui pénètre dans la rainure inclinée de chaque targette. La poussée de cet axe sur les chants de la rainure déplace la targette en translation longitudinale, soit dans un effet de rapprochement vers l’axe central, soit dans un éloignement de cet axe.
Chaque grande barrette bleutée transmet aussi son mouvement longitudinal à une autre de ses consœurs par une autre barrette « came ».
On imagine la grande difficulté pour obtenir un mouvement correct, doux, sans jeu excessif, sans coincements, de toutes ces pièces mobiles.
La finition de l’état de surface des glissières et longues barrettes bleutées est en « traits croisés ».
On se rend bien compte sur cette photographie des différentes couleurs imposées à certaines pièces,notamment l’aspect jaunâtre des barrettes « cames »(flèche jaune).
Il y a sûrement encore certaines particularités à cet ensemble, mais elles n’apparaissent pas à l’observation des photographies.
Amis lecteurs qui, professionnellement, savez tenir une lime, un palmer et un pied à coulisse, vous
apprécierez la difficulté de réalisation de cet ensemble.
La face de dessous de l’embase.
Même travail de patience et de méticulosité pour présenter un aspect « damier » réalisé au grattoir.
article écrie par : Alain Bersillon